Poetry
Thousand Languages
Épître: Hagar
Beatrice SzymkowiakAgate, Alysson, Abricot––
Plaisirs simples que je peux toujours prononcer dans ce désert.
Le seul domaine de l’amour, la clarté
du sentier battu jusqu’à l’eau potable. J’hésite
à solliciter des réponses, me souvenant des autres
abandonnées dans un panier, un jardin, un puits.
Il ne reste personne à qui écrire
mais je raconterais l’arbre, son ombre suave
à midi. La mue intacte du serpent que j’ai trouvée
en creusant le sable en quête d’humidité.
Sur fond de montagnes brutes, son dos tourné
élagué par mes appels.
J’ai appris à séparer le désir
de l’attente,
à marcher jusqu’à ce que l’eau apparaisse.