Prose
Thousand Languages Issue 3
Je suis en train d’être à l’aise avec mon deuil
Grace HawkinsIl me va comme un fusible dans une prise. Comme un couteau suisse dans une plaie récente. Comme la craie ou la fissure d’hiver de pression sur le trottoir. Une cicatrice sur le bras. Un obus dans le ventre. Des shrapnels du pop-corn pris dans la gencive. Nous ne sommes pas durs comme si nous étions faits de dent. Notre émail mou et blanc comme la crème comme le beurre comme la bouffe britannique comme la couleur grise-pourrie comme la plupart des aliments sans colorants artificiels comme des animaux qui sont nés et bougent sous-terre comme un chewing-gum mâché comme la lumière. Le ciel change de couleur avec toi parti: glauque et septique. Les vignes poussent deux fois plus vite la semaine suivante ta veillée. La neige fond et les pousses la traversent aux carrés les plus fins. Ceci n’est pas un signe que la vie continue sans relâche. Ce n’est pas un symbole du nouveau départ que je mérite grandement. Les sapins cessent de pouvoir être brûlés. Ils ne crépitent pas et ne se craquellent pas, chauds dans le feu. Les feux meurent. Même les oiseaux restent au ras du sol. Par peur ou par respect, la pente escarpée, la falaise culmine à cent pieds au-dessus, nous revêtons nos crampons et revérifions la corde. Que puis-je dire à atténuer mon mauvais rôle dans ta disparition dans ta mort. Quelle motivation possible puis-je attribuer au enregistrement, au problème économique qu’il me pose. Soit écrire ou dépérir. Soit bouillir ou jaillir. Soit la douleur ou la dorer. Je dore ton histoire avec le deuil avec une dorade dorénavant avec de l’or. C’est la réorganisation d’un tiroir. C’est le ricochet des pierres sur l’asphalte de l’autoroute. Je n’arrive pas à entrer le deuil plus facilement que mes pierres pénètrent la rue. Ils peuvent fracasser un pare-brise, pourtant. Ils peuvent estropier un chien. Ils peuvent faire pleuvoir la pestilence sur une brute. Ils peuvent laisser des traces, des tunnels longs où ils traversent la neige. Si je les chauffe dans le feu et les jette avec mes gants, ils évaporent le solide directement en gaz.